Effata – Novembre 2024
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Edito du P. Stéphane : « Heureux ! »
Le chemin du bonheur que le Seigneur nous offre, est un chemin ! Et un chemin aboutit toujours quelque part. Nous oublions souvent que les béatitudes que nous entendons à chaque fête de Toussaint, sont une promesse. Celui qui vit en ce monde en ayant un cœur de pauvre, un cœur pur, en étant artisan de paix, en pratiquant la miséricorde, en n’ayant pas peur de vivre sa foi, celui-là obtiendra la vie éternelle, il aura en héritage le Royaume de Dieu, le Seigneur lui fera miséricorde, il l’appellera son enfant, il le fera entrer dans la Béatitude éternelle. Il ne faut pas s’imaginer que nous pouvons vivre ce bonheur promis en ce monde. Durant notre vie terrestre il nous faut suivre le Christ et le suivre, c’est prendre sa croix.
Peu réjouissant me direz-vous. Et pourtant… N’oublions pas que nous ne sommes que de passage en ce monde et toute notre vie est orientée vers la Béatitude, la pleine vision de Dieu, la vie en lui et avec lui pour toujours. C’est cette perspective qui va habiter toute notre vie, nos actions, nous donner la force dans les épreuves, nous permettre de vivre dans la foi, dans l’espérance et de pratiquer la charité. Car celui qui espère en la vie éternelle vit dès cette terre de l’amour de Dieu qui prend corps dans l’amour du prochain. La Béatitude commence là où existe la charité. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas fonder notre bonheur sur ce qui passe, sur les biens de ce monde ou une vaine gloire. Nous vivons dans une société matérialiste qui encourage à la consommation effrénée ou à la recherche du pouvoir ou de l’affirmation de soi, et il n’est pas toujours facile de ne pas tomber dans le piège. Fonder son bonheur sur ce qui est appelé à disparaitre génère frustrations, mal-être et tristesse. Si tant de nos contemporains sont tristes, c’est peut-être parce qu’ils ne regardent pas plus loin que cette vie, ils ne regardent pas vers l’horizon, là où le soleil se lève et promet un jour sans fin. Le Christ notre Roi nous promet un ciel nouveau et une terre nouvelle mais nous nous trompons si nous imaginons que ce sera ce monde ci qui ira mieux, qu’il y aura la paix, que tout le monde va finir par s’entendre. Ça, c’est la vision bisounours du salut ou le script d’un dessin-animé de Walt Disney ! Ce n’est certainement pas ce que le Seigneur Jésus a annoncé. « Elle passe, la figure de ce monde ! » Les saints l’ont compris, eux dont le cœur était déjà dans les cieux mais les mains à œuvrer sur cette terre. « La création gémit dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore », un enfantement qui aboutira aux cieux nouveaux lors de la venue dans la gloire du Christ notre Roi.
En attendant, demandons la grâce de vivre les béatitudes en vue de la Béatitude. Le disciple de Jésus-Christ est comme saisi par la présence de son Seigneur qui le pousse à vivre dans l’amour, cet amour qui donne, qui se donne, qui pardonne et qui est déjà une fenêtre ouverte vers le ciel.
« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux. »
Belle fête de Toussaint, les yeux fixés sur le Christ notre Roi !
P. Stéphane +